Basse gorge du verdon randonnée : découvrir le Verdon sauvage sur des sentiers spectaculaires mais accessibles

Basse gorge du verdon randonnée : découvrir le Verdon sauvage sur des sentiers spectaculaires mais accessibles

Quand on parle du Verdon, on pense tout de suite aux grandes falaises, aux belvédères blindés de monde et aux via ferrata. Pourtant, il existe un coin plus discret, plus sauvage, nettement moins fréquenté : les basses gorges du Verdon, entre Quinson et Esparron-de-Verdon. Des sentiers taillés dans la roche, des tunnels, des passerelles au ras de l’eau… et tout ça accessible à la journée, sans être un chamois ni un ultra-traileur.

Si tu veux une randonnée spectaculaire, avec un vrai goût d’aventure mais techniquement abordable, ce secteur est une excellente porte d’entrée sur le Verdon “sauvage”.

Où se trouvent les basses gorges du Verdon ?

Les basses gorges, c’est le tronçon aval du Verdon, entre le village de Quinson (Alpes-de-Haute-Provence) et le lac d’Esparron. On est en gros à :

  • 1h de route de Manosque
  • 1h30 de Draguignan
  • 2h d’Aix-en-Provence / Marseille

En pratique, tu vas surtout démarrer ta rando de :

  • Quinson (parking, musées, commerces, base nautique, plusieurs sentiers balisés)
  • Esparron-de-Verdon (plus petit, mais joli, au bord du lac)

Coordonnées utiles :

  • Parking principal de Quinson (près du Musée de la Préhistoire) : 43.6899, 6.0369
  • Parking entrée du sentier des basses gorges (Quinson, rive gauche) : 43.6855, 6.0465
  • Port d’Esparron-de-Verdon : 43.7169, 5.9693

Pas besoin de 4×4 ni de GPS dernier cri pour s’y rendre, la route est bonne. En revanche, en saison estivale, il faut arriver tôt si tu veux éviter de tourner 20 minutes pour trouver une place.

Les basses gorges : quel niveau technique ?

On est à mi-chemin entre la balade familiale “vite fait après le pique-nique” et la rando alpine. Concrètement :

  • Profil : sentiers étroits, parfois exposés au vide (mais pas vertigineux comme dans le grand canyon), marches taillées dans la roche, tunnels bas de plafond, mains courantes, quelques passages rocheux où on pose les mains.
  • Niveau requis : un minimum de pied sûr, pas de vertige sévère, mais pas besoin d’être grimpeur. Accessible à des enfants habitués à marcher (à partir de 8–10 ans, selon les passages choisis).
  • Effort : entre 10 et 15 km selon l’itinéraire, 350 à 450 m de D+, 4 à 6 h de marche tranquille avec pauses photo.

Là où ça se corse, ce n’est pas la technique, c’est surtout :

  • La chaleur : ça cogne fort dans les gorges, surtout l’après-midi.
  • L’exposition : quelques traversées au-dessus de l’eau, parfois impressionnantes si tu n’aimes pas le vide.
  • La fréquentation : certains tronçons deviennent des embouteillages en plein été.

Le bon combo : y aller hors saison (printemps, automne) ou en semaine, et partir tôt.

Itinéraire phare : la boucle de Quinson par le sentier du garde-canal

Si tu ne dois en faire qu’une, prends celle-là : la boucle des basses gorges au départ de Quinson par le sentier du garde-canal. C’est l’itinéraire emblématique, celui qui te fait réellement “entrer” dans les gorges, avec tunnels, vires taillées, vues plongeantes sur le Verdon.

Données globales (variante classique) :

  • Distance : ~13 km
  • Dénivelé positif : ~400 m D+
  • Temps de marche : 4h30 à 5h30 selon ton rythme et le nombre de pauses photo
  • Type : boucle
  • Point de départ / arrivée : Quinson (43.6899, 6.0369)

Balises généralement en jaune, parfois complétées par des panneaux “Sentier des basses gorges”. Un topo ou une trace GPX reste utile pour les bifurcations.

Déroulé de la rando : étape par étape

Je te détaille ici une version courante, simple à suivre et déjà bien complète en sensations.

1. Sortie de Quinson et approche du Verdon

Depuis le parking de Quinson, descends vers la base nautique puis longe le Verdon en rive gauche. Le sentier est large et facile, parfait pour s’échauffer. Tu passes près de berges calmes avec déjà quelques points de vue sur les hautes parois en aval.

Objectif : remonter progressivement la rive gauche en direction du canyon, en suivant les panneaux “Basses gorges / Esparron”.

2. Entrée dans les gorges et sentier taillé dans la roche

Rapidement, le sentier se rétrécit et attaque la partie taillée dans la roche. C’est là que ça devient intéressant :

  • marches sculptées directement dans la paroi
  • mains courantes sur certains tronçons
  • petites passerelles au-dessus de l’eau
  • quelques passages étroits où on se croise difficilement

Attention : avec le monde en pleine saison, certains attendent, d’autres forcent le passage. Prends ton temps, assure tes appuis, et anticipe les croisements.

3. Tunnels et anciennes installations du garde-canal

Tu suis ce qui était autrefois un chemin de service pour l’entretien d’un ancien canal. Résultat :

  • plusieurs tunnels plus ou moins longs (prévoir une frontale, ce n’est pas du luxe)
  • quelques sections où le sentier est légèrement creusé dans la paroi, au-dessus de l’eau turquoise
  • des vues assez spectaculaires sur les méandres du Verdon en contrebas

Certains tunnels sont bas de plafond, on se cogne vite. Si tu dépasses 1m80, fléchis les genoux et garde le sac près du corps, surtout avec un gros volume qui touche le plafond.

4. Portion intermédiaire : alternance sous-bois / points de vue

Après les parties les plus encadrées (mains courantes, tunnels, vires), le chemin remonte progressivement en s’éloignant un peu des gorges. Tu passes dans des zones de pinède, avec des portions plus roulantes où on peut marcher à bon rythme.

De temps en temps, une sente part sur la droite vers des promontoires avec vue plongeante sur l’eau. Ça vaut quelques petits détours, mais reste prudent : certaines traces ne sont pas entretenues et finissent au bord de falaises.

5. Bifurcation vers Esparron ou retour en boucle

Selon ton objectif, tu peux :

  • Continuer vers Esparron-de-Verdon : belle rallonge, mais il faudra soit revenir à pied, soit organiser une navette ou un retour en bateau/kayak (compliqué à improviser).
  • Reprendre la boucle en suivant les panneaux de retour vers Quinson.

Pour une première fois, je conseille la boucle classique : tu conserves un bon ratio effort / plaisir / logistique simple.

6. Retour par l’arrière-pays et redescente sur Quinson

Le retour se fait par un itinéraire un peu plus en hauteur, plus tranquille techniquement, avec moins de passages exposés. Tu gagnes en vue d’ensemble sur le relief, mais tu t’éloignes un peu de l’eau.

La descente vers Quinson est parfois poussiéreuse en fin de saison, ce qui peut glisser un peu. Bâtons utiles pour soulager les genoux et sécuriser les appuis si tu n’es pas à l’aise en descente.

Variantes plus courtes et options “sans stress”

Tout le monde n’a pas envie de faire 13 km dans la chaleur. Heureusement, il existe des options plus faciles.

1. Aller-retour sur la première partie du garde-canal

  • Distance : 6 à 8 km A/R selon le demi-tour
  • D+ : 200 m environ
  • Temps : 2 à 3 heures
  • Intérêt : tu profites des passerelles, tunnels et vues sans t’engager sur la grande boucle.

C’est une bonne option avec des enfants ou si tu arrives tard. Tu fais demi-tour dès que tu sens que le groupe en a assez.

2. Boucle plus douce en évitant certains passages aérien

Sur place, plusieurs combinaisons de sentiers permettent de limiter les portions les plus exposées. Les offices de tourisme de Quinson et d’Esparron disposent de dépliants avec des variantes plus “family friendly”.

Ne sous-estime pas non plus l’option de simplement marcher un moment en bord de lac (secteur Esparron) puis de te baigner. Ce n’est pas la rando la plus sportive du siècle, mais pour une journée canicule, ça se défend.

Quand partir dans les basses gorges du Verdon ?

Sur le papier, c’est faisable presque toute l’année. Sur le terrain, il y a des périodes nettement plus agréables.

  • Printemps (avril–mai) : idéal. Températures supportables, eau souvent bien colorée, végétation verte, fréquentation encore raisonnable (sauf ponts).
  • Début d’été (juin) : chaud mais gérable si tu pars tôt (avant 8h30). En milieu de journée, ça cogne sur les parois.
  • Été (juillet–août) : techniquement faisable, mais :
    • chaleur très forte dans les gorges
    • sentiers remplis
    • stationnement compliqué

    Si tu ne peux venir qu’à ce moment-là : départ tôt le matin, beaucoup d’eau, casquette vissée sur la tête.

  • Automne (septembre–octobre) : excellent compromis. Eau encore agréable à voir (et parfois à toucher), moins de monde, températures plus stables.
  • Hiver : parfois parfait si météo clémente. Mais journées courtes, ombre fréquente dans les gorges, risque de passages humides/glissants.

À noter : en cas de crues ou de risques particuliers, certains tronçons peuvent être fermés. Toujours vérifier les informations locales ou le site du Parc naturel régional du Verdon avant de partir.

Matos : quoi prendre pour être tranquille ?

Ici, pas besoin de matériel d’alpinisme. Par contre, ce n’est pas non plus la balade en tongs autour du camping.

Chaussures :

  • Chaussures de rando basses ou mid, semelle qui accroche bien sur roche sèche ou poussiéreuse.
  • Évite les semelles lisses type chaussures de ville ou baskets fatiguées.

Eau :

  • En saison chaude : 2 litres minimum par personne, 3 litres si tu sais que tu bois beaucoup.
  • Pas ou très peu de points d’eau fiables sur le parcours.

Protection :

  • Casquette ou chapeau (le soleil tape souvent en direct dans les parois).
  • Crème solaire (les bras et la nuque prennent cher).
  • Lunettes de soleil, surtout avec la réverbération sur l’eau.

Sécurité / confort :

  • Lampe frontale pour les tunnels (indispensable, et plus pratique qu’une lampe de smartphone).
  • Petite trousse de secours (pansements, désinfectant, traitement ampoules).
  • Bâtons de randonnée si tu as les genoux fragiles ou si tu n’aimes pas les descentes poussiéreuses.

Nourriture :

  • Encas simples mais efficaces : fruits secs, barres de céréales, sandwich, fromage, fruits.
  • Ne compte pas sur un snack au milieu des gorges, il n’y en a pas.

Réglementation, sécurité, erreurs à éviter

Le Verdon, ce n’est pas un parc d’attraction, même si ça en a parfois l’air en été. Quelques points à connaître :

Bivouac et feu

  • Bivouac généralement interdit dans le secteur des basses gorges.
  • Feux et barbecues formellement interdits (risque d’incendie énorme dans le coin).
  • Respecte les panneaux, ce n’est pas du zèle administratif, c’est du bon sens.

Faune, flore et respect des lieux

  • Ne coupe pas les lacets pour “gagner du temps”, ça érode les sentiers.
  • Ramène tous tes déchets, même les mouchoirs et les trognons de pomme.
  • Reste sur les sentiers balisés : certaines zones sont sensibles (nidification, érosion).

Erreurs fréquentes

  • Partir à midi en plein mois d’août avec une bouteille de 50 cl : recette assurée pour finir vidé sur un rocher.
  • Sous-estimer le temps : même si la distance n’est pas énorme, les passages techniques, les photos et la fréquentation rallongent.
  • Venir en sandales ou en tongs “parce qu’on est au bord de l’eau” : mauvaise idée sur les passages en traversée rocheuse.
  • Forcer dans les passages exposés si tu ne le sens pas : il vaut mieux faire demi-tour que de finir tétanisé au-dessus du vide.

Et si on mixait rando et eau ?

L’un des atouts des basses gorges, c’est de pouvoir combiner marche et activités nautiques.

Options possibles :

  • Rando le matin, location de kayak ou de pédalo l’après-midi depuis Quinson ou Esparron.
  • Navette improvisée avec un ami resté au bateau pendant que tu randonnes (mais ça demande un peu de logistique et de communication).

Le combo marche + kayak permet de voir les gorges sous deux angles très différents : depuis les vires taillées au-dessus de l’eau, puis depuis l’eau en regardant la falaise depuis le bas. Ça vaut vraiment le coup si tu as une journée complète sur place.

Pour qui sont faites les basses gorges du Verdon ?

En résumé, cet itinéraire coche beaucoup de cases :

  • Pour le randonneur occasionnel : un vrai sentiment d’aventure, mais sans niveau technique délirant.
  • Pour la famille sportive : une boucle adaptable en distance, avec un décor qui motive les ados à avancer.
  • Pour le trailer / marcheur aguerri : un beau terrain de jeu pour une sortie active, avec de quoi enchaîner en mode rapide (en restant poli avec les randonneurs lents, évidemment).
  • Pour le photographe : des couleurs, de la roche, de l’eau, des perspectives intéressantes à chaque tournant.

Si tu cherches du Verdon sans la foule des belvédères, avec des sentiers ludiques, des passages variés, et une vraie impression de pénétrer dans un canyon sans avoir à sortir le baudrier, la basse gorge entre Quinson et Esparron mérite clairement une place dans ta liste de randos à faire.

Prépare ta trace, cale une frontale dans le sac, prends de l’eau, et laisse-toi guider par le ruban turquoise du Verdon. Le décor fait le reste.