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Découvrir la Corse à pieds : itinéraires incontournables, conseils de saison et matériel conseillé

Découvrir la Corse à pieds : itinéraires incontournables, conseils de saison et matériel conseillé

Découvrir la Corse à pieds : itinéraires incontournables, conseils de saison et matériel conseillé

Pourquoi découvrir la Corse à pieds ?

On parle souvent de la Corse comme d’une « montagne dans la mer ». À pieds, on comprend vite que ce n’est pas juste un slogan touristique. Entre les crêtes à plus de 2000 m, les lacs glaciaires, les forêts de pins larici et les criques accessibles uniquement par un sentier un peu raide, on a de quoi remplir quelques années de vacances rando.

À vélo, la Corse est déjà exigeante. À pieds, c’est pareil : dénivelé costaud, sentiers parfois techniques, météo changeante. Mais la récompense est à la hauteur. L’idée de cet article n’est pas de faire rêver, mais de te donner des itinéraires concrets, les bonnes saisons pour en profiter, et le matériel qui évite de finir rincé au bout de deux jours.

Les grandes traversées : pour ceux qui aiment accumuler les dénivelés

On commence par les classiques. Si tu veux vraiment « traverser » la Corse à pieds, tu tomberas forcément sur ces trois noms.

Le GR20 : la colonne vertébrale de l’île

Le GR20, c’est un peu l’équivalent du Paris-Brest-Paris pour les randonneurs : on en parle beaucoup, certains mythifient, d’autres détestent, mais ça reste une référence.

Données globales (Nord + Sud) :

Caractère du sentier : ce n’est pas une simple « randonnée » pour promeneur du dimanche. Terrain minéral, pierriers, passages aériens, mains courantes, dalles. C’est souvent plus lent que ce qu’indiquent les panneaux si tu n’es pas habitué aux terrains alpins.

Nord vs Sud :

Si tu n’as qu’une semaine, le GR20 Sud est souvent plus accessible pour une première expérience en Corse à pieds.

Mare e Monti Nord : entre mer turquoise et villages perchés

Moins brutal que le GR20, le Mare e Monti Nord suit la côte nord-ouest entre Calenzana et Cargèse, en jouant le yo-yo entre mer et moyenne montagne.

Ambiance : maquis, points de vue sur le golfe de Porto, passages dans les villages (Galeria, Porto, Serriera, Ota…). Moins minéral que le GR20, mais ça grimpe et ça descend tout le temps. La chaleur peut vite rendre ce parcours éprouvant, même si techniquement c’est abordable pour quelqu’un en bonne condition.

Avantage : plus de points d’eau et de ravitaillement que sur le GR20, possibilité de couper ou de raccourcir certaines étapes, pas mal de gîtes et chambres d’hôtes.

Les Mare a Mare : traverser l’île d’est en ouest

Les Mare a Mare (Nord, Centre, Sud) font la liaison entre les côtes est et ouest, en passant par l’intérieur. Idéal si tu veux voir autre chose que les crêtes du GR20.

Mare a Mare Nord (Moriani – Cargèse) :

Mare a Mare Centre (Ghisonaccia – Ajaccio) :

Mare a Mare Sud (Porto-Vecchio – Propriano) :

Pour une première découverte de la Corse à pieds sur plusieurs jours sans se mettre dans le rouge, le Mare a Mare Sud coche pas mal de cases : paysages variés, étapes raisonnables, points d’eau fréquents.

Randos à la journée : les immanquables

Tu n’es pas obligé de partir 10 jours chargé comme un mulet pour profiter de la Corse. En logeant en dur (camping, gîte, location), tu as une série de randos à la journée qui valent vraiment le déplacement.

Les gorges de la Restonica et les lacs de Melo et Capitello

Point de départ classique : parking de la vallée de la Restonica, au-dessus de Corte (accès payant et parfois saturé en été).

Sentier rocheux, quelques passages câblés, névés possibles jusqu’en début d’été selon l’année. Vue très alpine, loin de l’image « plage de carte postale ». En été, partez tôt, sinon c’est un vrai défilé.

Les aiguilles de Bavella : le grand classique du sud

Col de Bavella (versant Zonza), gros point de départ pour une série de boucles plus ou moins engagées.

Deux options intéressantes :

Par temps orageux, ça peut devenir vite hostile : orages violents, brouillard. Ne pas sous-estimer la montagne juste parce qu’on voit la mer au loin.

Les calanques de Piana : marcher entre mer et parois rouges

Point de départ : route entre Piana et Porto, plusieurs parkings et départs de sentiers (ex. sentier de Capo Rosso, sentier des Mulets).

Ici, le piège, c’est la chaleur et l’absence d’ombre. En plein été et en milieu de journée, ce n’est pas « un peu dur », c’est un four. Eau et couvre-chef obligatoires, vraiment.

Cap Corse : crêtes, tours génoises et villages

Le Cap Corse offre beaucoup de petites randos à la journée ou en demi-journée, souvent sous-estimées. Exemple d’itinéraires :

Terrain généralement sec, caillouteux, parfois très exposé au vent. À privilégier hors haute saison pour éviter la chaleur écrasante.

Quelle saison pour marcher en Corse ?

Comme pour le vélo, la question de la saison est centrale. En rando, ça se joue encore plus sur la météo et l’eau disponible.

Printemps (avril – début juin)

C’est une très bonne période pour les Mare a Mare, Mare e Monti, et les randos côtières. Pour le GR20, c’est souvent trop tôt, sauf pour les sections basses ou avec un guide.

Été (mi-juin – septembre)

Sur le GR20, même en été, on peut avoir du mauvais temps : brouillard épais, pluie, vent fort sur les crêtes. En plaine, canicule. Il faut accepter de partir très tôt le matin, voire à l’aube, et de gérer sa consommation d’eau au litre près.

Automne (septembre – octobre)

Très bonne saison pour les randos à la journée, les traversées type Mare a Mare, et les étapes basses du GR20. Attention aux prévisions météo : en Corse, un épisode pluvieux peut vite transformer certains ravins en torrents.

Hiver (novembre – mars)

Randonnée en altitude très limitée, enneigement fréquent sur la haute chaîne, GR20 non recommandé sans expérience montagne hivernale (et souvent fermé officiellement). En revanche, les randos côtières du Cap Corse, de Balagne ou du sud sont possibles sur les belles journées.

Matériel conseillé pour randonner en Corse

Comme pour une longue sortie à vélo, le matériel fait la différence entre une journée « physique mais agréable » et une galère inutile. La grosse erreur classique en Corse : sous-estimer la chaleur, le terrain rocheux, et surestimer les points d’eau.

Chaussures et pieds

Sac à dos et portage

Eau et gestion de l’hydratation

C’est LE point critique en Corse, surtout l’été.

Ne pars jamais en misant uniquement sur une fontaine « supposée » ou une source marquée sur une vieille carte. En été, certaines sont sèches.

Vêtements : léger mais sérieux

Navigation et sécurité

Bivouac, refuges et logistique

En Corse, on ne plante pas sa tente n’importe où, n’importe comment. Entre réglementation, risque d’incendie et pression touristique, mieux vaut se renseigner en amont.

Refuges et gîtes

Bivouac

Erreurs classiques à éviter

Préparer son projet : choisir un itinéraire qui te ressemble

Avant de réserver le ferry, pose-toi deux questions simples :

Quelques idées de combinaisons réalistes :

L’idée n’est pas de cocher des cases, mais de rentrer avec l’envie de revenir, pas avec les genoux détruits.

La Corse à pieds, c’est comme un long brevet à vélo : si tu gères bien ton effort, ton hydratation et ton matériel, tu peux vraiment en profiter du premier au dernier jour. Si tu bâcles la préparation, c’est l’île qui te rappelle vite à l’ordre. Autant empiler les bons choix dès maintenant.

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