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Pierre à feu : apprendre à faire du feu en bivouac et bien choisir son matériel

Pierre à feu : apprendre à faire du feu en bivouac et bien choisir son matériel

Pierre à feu : apprendre à faire du feu en bivouac et bien choisir son matériel

Pourquoi apprendre à faire du feu à la pierre à feu ?

En rando ou en voyage à vélo, le feu reste un outil ultra utile : chaleur, cuisson, séchage des fringues, morale qui remonte après une journée sous la pluie. Pourtant beaucoup comptent encore sur un simple briquet à 1 €… jusqu’au jour où il est vide, trempé ou perdu.

La pierre à feu (ou firesteel) n’est pas un gadget de bushcrafteur en chemise en flanelle. C’est un vrai plan B fiable, qui fonctionne mouillé, par le froid, en altitude, et qui pèse quelques grammes. Par contre, ça ne s’improvise pas : sans un minimum de technique et de préparation, on finit surtout à gratter comme un abruti au-dessus d’un tas de bois qui ne prend jamais.

Dans cet article, on va voir :

Pierre à feu : comment ça marche (et ce que ça n’est pas)

Une pierre à feu moderne, ce n’est pas une pierre qu’on tape avec une autre. C’est une tige en alliage (généralement ferrocerium) qu’on vient gratter avec un grattoir métallique (ou le dos d’un couteau). En frottant fort, on arrache de minuscules particules métalliques qui s’enflamment instantanément à très haute température (souvent autour de 2 500 à 3 000 °C).

Ce que ça veut dire concrètement :

Si vous espérez lancer trois étincelles sur une branche humide et voir un beau feu de camp apparaître, vous allez vite déchanter. Toute la différence se joue sur la préparation : allume-feu, petit bois, place du foyer, organisation autour.

Avantages et limites par rapport au briquet

Je ne pars jamais sans briquet. Mais je ne pars plus sans pierre à feu non plus. Les deux ont leur rôle.

Avantages de la pierre à feu :

Limites de la pierre à feu :

Au final :

En voyage à vélo ou en rando sur plusieurs jours, je considère la pierre à feu comme une assurance. Le briquet reste le plan A pour le côté rapide. La pierre à feu, c’est ce qui me permet d’allumer un feu même si j’ai perdu ou noyé le briquet.

Bien choisir sa pierre à feu pour le bivouac

Sur le marché, on trouve de tout : du gadget à 2 € façon porte-clé jusqu’aux barres massives pour survivalistes. Pour un usage vélo / rando, on cherche un compromis entre fiabilité, poids et encombrement.

Les critères qui comptent vraiment :

Modèles et formats à privilégier en pratique :

Modèles « gadget » à éviter :

Niveau poids, un bon set pierre à feu + grattoir tourne autour de 30 à 60 g. Vu la tranquillité que ça apporte sur un voyage, ça vaut largement son emplacement dans la sacoche de selle.

Préparer un bon feu : plus important que la pierre à feu elle-même

La pierre à feu n’est que l’allumeur. Le vrai travail se fait avant le premier grattage.

Étape 1 : choisir l’emplacement

Étape 2 : préparer trois types de combustible

Étape 3 : l’organisation

On sous-estime toujours la quantité de petit bois nécessaire. Si vous pensez en avoir assez, doublez. C’est souvent là que ça foire : flamme qui démarre bien, puis s’éteint faute de carburant à sa taille.

Technique : allumer un feu à la pierre à feu, étape par étape

Sur le terrain, j’utilise globalement toujours la même méthode, que ce soit en forêt ou sur berge de rivière.

1. Positionner la pierre à feu

2. Gratter en tirant le grattoir vers soi

Erreur classique : on pousse le grattoir vers l’amadou, en faisant bouger tout le tas et en le renversant à chaque coup. Mieux vaut :

3. Trouver le bon geste

4. Passer de l’étincelle à la flamme

Un coup de vent mal placé, une main qui tremble, et tout repart de zéro. D’où l’intérêt de s’entraîner chez soi (jardin, zone autorisée) avant d’en avoir vraiment besoin au milieu de nulle part.

Amadou de secours : ce que vous avez déjà dans vos sacoches

Quand tout est humide, le bois pourri, l’herbe trempée, c’est là qu’on apprécie d’avoir prévu des allume-feu « artificiels ». Beaucoup de choses qu’on trimballe en vélo-rando peuvent se transformer en excellent amadou.

Quelques options très efficaces :

Perso, en voyage à vélo, j’ai toujours :

Ça ne pèse quasiment rien, ça ne coûte rien, et ça transforme littéralement la difficulté d’allumer un feu sous la flotte.

Exemple concret : feu sous la pluie après une journée de vélo

Scénario typique : journée de 110 km, pluie continue, chaussées détrempées, tout ce qui touche l’extérieur est humide. On arrive au bivouac avec envie d’un repas chaud et de sécher au moins les chaussettes. Briquet qui commence à fatiguer, mains un peu engourdies.

Ce qui marche, dans ce cas-là :

Quand tout est bien préparé, on passe de la première étincelle à un feu correct en 2–3 minutes, même sous un crachin persistant. Quand ce n’est pas préparé, on peut gratter 15 minutes pour rien.

Erreurs fréquentes et comment les éviter

La plupart des échecs viennent toujours des mêmes causes.

Sécurité, réglementation et bon sens en bivouac

Faire un feu en rando, ce n’est pas juste une question de technique. C’est aussi une question de responsabilité. Un départ de feu dans une forêt sèche ou un parc naturel, ça peut vite mal tourner.

Règles de base :

En rando à vélo, l’idée n’est pas de laisser une trace noire de feu à chaque spot de bivouac. Quand c’est possible, utiliser des foyers déjà existants, limiter la taille du feu, disperser les cendres froides avant de repartir.

Comment s’entraîner avant un vrai voyage

Comme le montage d’une tente sous la pluie, allumer un feu à la pierre à feu est un geste qui doit être maîtrisé avant de partir en itinérance. Ce n’est pas la compétence à découvrir quand on est trempé, fatigué, et qu’il reste 3 pâtes au fond du sac.

Plan d’entraînement simple :

Une fois qu’on a fait ça 3–4 fois dans des conditions variées, la pierre à feu devient un outil de confiance, et plus un gadget de fond de sac.

À garder dans la sacoche pour un feu fiable en rando ou à vélo

Pour rester dans un esprit « sacoche optimisée », voilà un kit feu minimaliste mais efficace pour rando et vélo :

Le tout tient dans une petite pochette qui peut servir aussi de mini trousse de survie (quelques pastilles de purification, une aiguille, un peu de fil, etc.). On la laisse en permanence dans la sacoche. Comme ça, même si on change de vélo ou d’itinéraire, ce kit est toujours avec nous.

Apprendre à s’en servir correctement prend une ou deux soirées. Ensuite, c’est juste un reflexe supplémentaire à avoir en bivouac, au même titre que vérifier la météo, filtrer son eau et tendre correctement ses haubans.

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