SupeRandonneur

Préparer un marathon en 10 mois : programme d’entraînement progressif pour coureurs amateurs

Préparer un marathon en 10 mois : programme d’entraînement progressif pour coureurs amateurs

Préparer un marathon en 10 mois : programme d’entraînement progressif pour coureurs amateurs

Pourquoi préparer un marathon en 10 mois quand on vient de la rando et du vélo

Si tu lis ce blog, tu viens sans doute plutôt du monde du vélo ou de la rando que de la course à pied pure. Passer d’une sortie gravel de 120 km à un marathon à pied, ce n’est pas juste “changer de sport”. Les chocs, les contraintes articulaires, la gestion des blessures : tout est différent.

Un plan sur 10 mois laisse le temps :

L’objectif ici : un marathon fini en bonne forme par un coureur amateur “normal”, pas un chrono d’élite. On vise quelqu’un capable de courir déjà 30 à 40 minutes sans s’arrêter, ou au moins d’alterner course / marche sans exploser le cardio.

Où tu en es vraiment : point de départ honnête

Avant de te lancer sur 10 mois, il faut être franc avec toi-même. Quelques repères utiles :

Si tu coches zéro case, garde le projet marathon, mais commence par 3 à 4 mois de “remise en route” (marche rapide, footing très lent, vélo souple) avant d’attaquer ce plan.

Si tu coches au moins 2 ou 3 cases, tu peux partir sur l’organisation suivante : 10 mois structurés en 4 phases.

Structure générale des 10 mois

On va découper ainsi :

Fréquence cible : 3 à 4 séances de course à pied par semaine. Le vélo ou la rando restent possibles, mais en soutien, pas en remplacement systématique des sorties clés.

Phase 1 : construire la base sans se blesser (Mois 1 à 3)

Objectif : installer l’habitude, soigner la technique de base, laisser les articulations s’habituer.

Volume indicatif :

Les allures sont simples :

Exemple de semaine type (Phase 1) :

Si tu viens du vélo longue distance, tu seras tenté d’allonger les sorties trop vite. Mauvaise idée. En course à pied, c’est le squelette qui limite, pas le cardio.

Phase 2 : augmenter le volume et la qualité (Mois 4 à 6)

Là, on commence à ressembler à un “vrai” coureur, avec :

Volume indicatif :

Tu peux structurer tes semaines comme ça :

Exemple de contenu :

Dans ces mois-là, la progression clé, c’est la sortie longue. Tu peux faire :

Tu cycles ce principe de “3 semaines qui montent / 1 semaine qui descend” sur l’ensemble du plan. C’est ce qui évite de finir chez le kiné au mois 5.

Phase 3 : spécifique marathon (Mois 7 à 9)

Là, on arrête de tourner autour du pot. On rentre dans le dur : apprendre à tenir longtemps une allure proche de celle du marathon.

Prérequis logique ici : avoir déjà tenu des sorties de 1 h 30 à 1 h 45 sans finir détruit.

Volume indicatif :

Structure type d’une semaine :

Exemple :

C’est la séance clé. Exemple de progression :

Ici, tu vas monter jusqu’à 2 h 15 – 2 h 30 (pour un amateur), en mode très confortable, sur terrain plutôt roulant. Ça ne sert à rien de courir 3 h si tu finis en marchant et en boitant. Mieux vaut 2 h 15 maîtrisées que 3 h subies.

Pour quelqu’un habitué aux brevets de 300 km à vélo, ces durées vont paraître ridicules. Mais ce n’est pas le même sport. Ton cardio ne sera pas forcément le problème : ce sont les quadris, les mollets, les hanches.

Phase 4 : affûtage et gestion du stress (Mois 10)

Dernier mois : tu ne gagnes plus grand-chose en performance brute. Tu peux surtout :

Réduction du volume :

Tu gardes un peu d’intensité (quelques accélérations à allure marathon dans les 10 derniers jours), mais sur des durées courtes. Le but : garder du peps, sans laisser la fatigue s’accumuler.

Exemple de progression globale des sorties longues

Pour visualiser, voilà un exemple de montée en charge de la sortie la plus longue de la semaine (indicatif) :

Tu peux adapter un peu, mais garde l’idée : progression lente, quelques pics, puis réduction.

Matériel : faire simple mais fiable

Comme en voyage à vélo, le piège, c’est de tout changer à la dernière minute. Quelques points clés :

Comme pour une rando de plusieurs jours : tu testes ton “setup” sur plusieurs sorties longues. Pas de surprise le jour du marathon.

Nutrition, hydratation et sommeil : ton vrai carburant

Tu peux avoir le meilleur plan du monde, si tu dors mal, manges n’importe comment et oublies de boire, tu vas le payer.

En résumé :

Tout ça, tu le testes pendant les mois 7 à 9 sur tes sorties spécifiques. Le marathon ne doit être qu’une répétition grandeur nature.

Gérer la fatigue, les bobos et le mental

Sur 10 mois, tu auras forcément :

Quelques règles simples :

Mentalement, tu peux te fixer des étapes intermédiaires :

Ces courses servent de répétition générale, comme une longue sortie test avant un voyage à vélo de plusieurs jours.

Le jour du marathon : déroulé pratique

Tu arrives avec 10 mois derrière toi. Il ne reste que l’exécution. Quelques repères :

L’allure marathon, pour un coureur amateur, ça ressemble souvent à : “facile jusqu’au 25e, sérieux jusqu’au 35e, puis on bascule dans le dur”. L’objectif des 10 mois, c’est d’arriver à ce 35e km en étant encore maître de ta foulée, pas en marchant les mains sur les cuisses.

Si tu as déjà géré une sortie de 8 h en montagne ou un 400 km à vélo dans le vent, tu connais la sensation de “ne pas lâcher”. La différence ici, c’est que la marge d’erreur est plus petite : partir trop vite te coûtera cher. Mieux vaut finir légèrement frustré que détruit.

Avec 10 mois structurés, un peu de méthode, du matériel simple mais testé, et une dose de lucidité dans la gestion de l’allure, un marathon devient un gros projet accessible, pas un truc réservé aux autres. Comme toujours en endurance, ce qui compte, ce n’est pas l’héroïsme, c’est la régularité.

Quitter la version mobile